Le rôle des Living Labs pour une approche du futur plus collaborative et humaine
Selon Wikipédia, les Living Labs est une méthodologie où citoyens, habitants, usagers sont considérés comme des acteurs clés des processus de recherche et d’innovation. Cette expression anglaise désigne, y compris dans la littérature et la pratique francophone, la notion de laboratoires vivants.
La notion de Living Lab émerge à la fin des années 1990 aux États-Unis au sein du Massachusetts Institute of Technology (MIT), grâce aux travaux de trois professeurs qui créent le premier Living Lab géré par un consortium de recherche.
En Europe, le développement des Living Labs a lieu à partir de 2006 dans le contexte de la Stratégie de Lisbonne pour relancer l’emploi. La présidence finlandaise de la Communauté européenne lance le projet Living Labs Europe ayant pour objectif de susciter et fédérer des initiatives locales en créant un réseau européen des Living Labs, appelé European Network of Living Labs (ENoLL).
Dans un précédent blog, nous vous avions expliqué l’essence d’un Living Lab, son utilité et son fonctionnement.
Les Living Labs sont aujourd’hui de plus en plus reconnus dans le monde entier comme les meilleurs outils pour l’innovation ouverte.
1er Sommet canadien des Living Labs
Les 6 et 7 novembre derniers se tenait le 1er Sommet canadien des Living Labs, coorganisé par ENoLL (European Network of Living Labs), McGill University, Université de Montréal et Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain (CRIR) et le Réseau provincial de recherche en adaptation-réadaptation (REPAR).
Des Laboratoires vivants dans toutes sortes de domaines venus de partout au Canada (Montréal, Ottawa, Calgary, Québec) étaient présents ainsi que quelques-uns venus d’outre-Atlantique (Royaume-Uni, Grèce). Bien sûr, l’Institut TransMedTech était de la partie.
Même si tous ont une vision commune, qui est de mettre autour de la table toutes les parties prenantes pour cocréer un projet, ce fut l’occasion d’en apprendre plus sur les réels enjeux d’un Living Lab et de discuter des défis et des stratégies de collaboration à l’échelle locale, nationale et internationale.
Après une présentation d’Evdokimos Konstantinidis, président de l’ENoLL, sur le thème : Quand et pourquoi utiliser la méthodologie Living Lab? Qu’est-ce que l’ENoLL?, s’est tenue une première table ronde sur l’approche canadienne avec différents experts.
Ensuite, différents Living Labs de tous horizons : éducation, santé, agriculture, arts et culture, etc., nous ont été présentés.
Comme méthodologie, à la base, les équipes rassemblent des personnes et des organisations issues du monde universitaire, de la communauté et des secteurs public, gouvernemental et privé.
De ce fait, tout le monde travaille ensemble avec une vision intersectionnelle et une mission commune qui est : l’innovation centrée sur l’utilisateur, développée en collaboration dans un contexte de vie réelle.
La journée s’est terminée par une table ronde sur : Les Living Labs au sein des universités, des centres de recherche et des réseaux, afin de clarifier le rôle de la recherche dans les laboratoires vivants.
L’harmonisation des Living Labs
Pour débuter la 2e journée, Despoina Petsani, de VITALISE nous a exposé l’importance de l’harmonisation des Living Labs pour faciliter et accroître la compréhension commune et la communication entre les différents acteurs au sein des communautés Living Labs et tous ceux qui sont en contact avec les Living Labs.
Qu’ont-ils en commun? Plus qu’un outil, c’est l’engagement de la communauté qui prime avant toute chose.
Eva Kehayia du CRIR nous a ensuite expliqué la pertinence d’avoir un lexique commun pour tous les Living Labs, projet sur lequel elle travaille actuellement.
« Notre pouvoir est grand »
Éric Racine, directeur, Unité de recherche en éthique pragmatique de la santé,
Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) É-LABO
D’autres présentations s’en sont suivies, et pour terminer, une table ronde sur la Réalité des Living Labs, leurs défis, leurs besoins, leurs désirs et les moyens pour réussir à mener une recherche en laboratoire vivant.
Parmi les différents enjeux rencontrés, on retient l’importance de bâtir la confiance de toutes les parties prenantes, de comprendre la valeur ajoutée pour tous, en vue d’un grand changement, et aussi d’adopter un langage commun. Ont également été abordées les problématiques de financement et la durabilité des Living Labs dans le temps, et l’importance d’être créatif pour être plus inclusif.
Lorsqu’on leur a demandé pour conclure, quel serait leur plus grand désir pour le futur des Living Labs, les panélistes ont répondu :
- partager des méthodologies;
- partager des histoires pour pouvoir grandir des apprentissages de chacun;
- avoir une communauté de pratique;
- et bien sûr, la nécessité de pouvoir compter sur des partenaires financiers.
Ce 1er Sommet fut un grand succès et chacun est reparti avec l’envie d’avoir plus d’occasions comme celle-ci, plus d’activités de réseautage, de partage d’expériences, pour pouvoir poser des questions et échanger sur les bonnes pratiques des uns et des autres.
Beaucoup d’énergie et de relations se sont faites pendant ces deux jours, avec un intérêt pour la collaboration pour permettre à la communauté de continuer à grandir et à se développer.
Les bénéfices de l’approche Living Lab sont indéniables :
- accélérer l’adoption;
- accroître la pertinence de la recherche;
- augmenter l’engagement et la résilience du réseau;
- plus d’équité.
Ce sont des facilitateurs centrés sur l’humain pour un impact positif.
La durabilité des Living Labs est essentielle, car c’est une façon de travailler qui facilite l’innovation et que l’on peut appliquer à plusieurs domaines.
« Notre pouvoir est grand », a dit Éric Racine, directeur, Unité de recherche en éthique pragmatique de la santé, Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) É-LABO
Source :
Géraldine Dumesnil
Service des Communications, Institut TransMedTech
geraldine.dumesnil@polymtl.ca






