Portrait de Christian Bellefleur, Responsable Qualité
Quel est ton parcours?
Je viens de la Rive-Sud de Montréal. J’ai passé mon enfance et mon adolescence en pleine campagne, dans un environnement entouré de champs, de rivières et de boisés. Je suis à la fois de la campagne et de la ville. Du côté de mes études, je suis de la 111ème promotion du bac en génie mécanique de Polytechnique spécialisé en robotique. C’est en 1991 que j’y ai fait ma maîtrise en génie mécanique, sur la modélisation géométrique des vertèbres lombaires aux côtés de Jean Dansereau avec qui j’ai été associé de recherche depuis 1989, puis avec Carl-Éric Aubin.
Ma carrière a commencé aussi à Polytechnique Montréal lorsque j’ai été chargé de cours CAO génie industriel. Puis un projet de conception mécanique et logicielle chez Zimmer CAS (anciennement OrthoSoft) pendant 2 ans m’a permis de participer au développement d’un navigateur chirurgical. Je n’ai jamais vraiment quitté la recherche. Je travaille depuis plus de trente ans sur plusieurs projets d’analyses 3D : l’effet des corsets orthopédiques, l’analyse en temps réel au bloc opératoire de la chirurgie correctrice de la scoliose à l’aide d’un système de mesure direct sur le patient et les logiciels de reconstruction 3D, de modélisation géométrique et des outils informatiques du laboratoire.
Depuis 2018, je suis responsable qualité à l’Institut TransMedTech.
Peux-tu nous expliquer ce qu’est la qualité?
Généralement, c’est un système de gestion qui permet de décrire ce que l’on veut faire, comment on le fait, comment on va tester, comment on va valider et où on va enregistrer les preuves. En une phrase, cela décrit notre processus de travail.
Quelle est ta mission à l’Institut TransMedTech?
Un système qualité est dynamique. Il faut donc assurer la cohérence du système qualité et permettre son évolution selon les façons de faire. Il doit être adapté au processus du travail et non l’inverse. Si le processus du travail change, le système qualité doit suivre.
Quelle valeur la norme ISO 13485 ajoute à l’Institut TransMedTech et pourquoi est-elle importante?
L’Institut TransMedTech est certifié ISO 13485, cela donne une valeur de rigueur et de sérieux dans le travail. Ensuite, dans notre mission visant l’implantation de dispositifs médicaux innovants, être ISO 13485 facilite la continuité vers l’industrie. C’est comme une course à relais : la qualité est le bâton-relais entre les coureurs.
Quelles sont tes valeurs de travail et dans la vie en général?
J’essaie d’être structuré et cohérent dans mes actions. Ce n’est pas toujours facile.
Il y a différentes manières de voir la réussite ou le succès, pour toi, ça serait quoi?
Je pense que l’écho produit par le travail démontre qu’il a été bien fait. Ma vision du succès est personnelle dans le sens que l’accomplissement n’est pas nécessairement quelque chose qui doit être démontré ou annoncé à tout le monde.
« Dans notre mission visant l’implantation de dispositifs médicaux innovants, être ISO 13485 facilite la continuité vers l’industrie. C’est comme une course à relais : la qualité est le bâton-relais entre les coureurs. »
Christian Bellefleur
Décris un jour où tu viens de passer la meilleure journée de travail de ta vie. Qu’est-ce qui, dans cette journée, t’a rendu si heureux?
Au travail, outre l’obtention du certificat ISO 13485 qui était un gros travail d’équipe, c’est la réalisation d’un projet personnel en recherche : un simulateur d’image radiologique. Quand j’ai obtenu les premières simulations d’images, j’ai vu le potentiel énorme de cet outil. Ce type d’images est maintenant utilisé dans certaines formations techniques du laboratoire.
Une personne qui t’inspire et pourquoi?
Il y en a plusieurs. Mes parents pour commencer. Pour leur résilience, leur travail et la découverte du pays. Ils nous ont trimbalés, mes frères et moi, du Cap-Breton aux confins de l’Abitibi, des chutes du Niagara à la Côte-Nord jusqu’à Sept-Îles.
Il y a aussi mes anciens directeurs Jean Dansereau et Jacques De Guise pour leur vision de la recherche. C’est une vision horizontale où les associés de recherche peuvent participer à la prise de décision commune et proposer des sujets de recherche.
Mais une personne que j’affectionne beaucoup en dehors de ma vie personnelle et professionnelle, c’est l’anthropologue Serge Bouchard pour son humanité et sa perception des gens. Son sens du conte et de l’histoire. Il m’a permis de voir d’où on vient comme habitants de l’Amérique. C’est comme s’il avait pris le relais de mes parents pour la découverte de l’Amérique.
Quelle(s) lecture(s) nous recommanderais-tu?
Les écrits et les anciennes émissions de l’anthropologue Serge Bouchard.
- Elles ont fait l’Amérique : De remarquables oubliés, Tome 1.
- Ils ont couru l’Amérique : De remarquables oubliés, Tome 2.
Ça nous permet de comprendre ce qu’est l’Amérique avec les gens qui l’ont façonnée : Autochtones, les Canadiens-Français, Anglais, Écossais, Irlandais. Un exemple, c’est par lui que j’ai découvert qui était la docteure Irma LeVasseur, la première femme médecin au Québec, une des fondatrices du CHU Sainte-Justine.
Les écrits du paléontologue Stephen Jay Gould :
Source :
Karim Zazoui
Service des Communications, Institut TransMedTech
karim.zazoui@polymtl.ca